~ La Religion ~

~  La Religion  ~

20 - Fêtes liturgiques -

Annonciation (25 mars) : l'annonciation à la Vierge Marie : Dieu propose et attend une réponse ; ce sera "Qu'il me soit fait selon ta parole". Elle devient la Mère de Dieu et du Sauveur avant de devenir, au pied de la croix, la Mère de l'Église. Cette fête est d'abord la fête de l'Incarnation puisque Dieu commence en Marie sa vie humaine qui conduira ce minuscule embryon jusqu'à la Croix et la Résurrection, puis la Gloire de Dieu.

Christ Roi (22 novembre) : fête catholique célébrée le dernier dimanche de l'année liturgique, en novembre depuis les modifications issues du concile Vatican II, mais toujours le dernier dimanche d'octobre pour les adeptes de la forme extraordinaire du rite romain ; elle évoque pour les catholiques, la Royauté, la domination de Jésus-Christ sur toute la Création (l'Univers créé par Dieu). Le terme "Roi" symbolise la puissance qui a pour origine la tradition juive, la royauté étant dans l'Ancien Testament la forme de gouvernement la plus courante du peuple d'Israël. L'Église catholique enseigne que le monde est transformé par la mort, la résurrection et l'Ascension de Jésus-Christ. Cette fête a été instituée par le pape Pie XI en 1925 en vue, d’une part, de rappeler le dogme, si méconnu par le laïcisme et le naturalisme modernes, de la royauté inaliénable du Verbe Incarné et, d’autre part, d'inciter les fidèles à lutter contre l'apostasie publique sous, justement, la bannière du Christ-Roi.

Croix Glorieuse ou Exaltation de la sainte Croix (14 septembre) : quand, à Jérusalem, la reine sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, est convaincue d'avoir retrouvé sur le Mont Calvaire la vraie croix du Christ, elle fait édifier en ce lieu, avec l'aide de son fils, une basilique englobant le Calvaire et le Saint Sépulcre. Cette basilique qui a pour nom "Résurrection", a été consacrée un 14 septembre, jour choisi par la suite pour célébrer une fête appelée "Exaltation de la précieuse et vivifiante Croix" parce que son rite principal consiste en une ostension solennelle d'une relique de la vraie croix. Ce geste manifeste devant tous que la Croix est glorieuse parce qu'en elle la mort est vaincue par la vie. La fête se répand à Constantinople où elle connaît un éclat nouveau à partir du VII° siècle parce que les Perses infidèles s'étant emparés de Jérusalem ont emporté dans leur pays la vraie Croix comme trophée de victoire. L'empereur Heraclius va la reprendre et la ramener triomphalement à Constantinople, symbole de la victoire du Christ sur la mort. Progressivement la fête est célébrée dans toute l'Église et des parcelles de cette relique sont distribuées à travers le monde chrétien.

Fête des Défunts (2 novembre) : le lendemain de la Toussaint est le "Jour où l'Eglise intercède pour ses membres endormis dans la mort et qui souffrent dans une ultime purification avant d'entrer dans la Gloire". Saint Odilon, abbé de Cluny, établit, dans le millier de monastères qui dépendent de la grande abbaye bourguignonne, un office liturgique à l'intention de tous les frères défunts. L'extension de l'influence clunisienne porte cette coutume à l'Eglise universelle en même temps que se précise la doctrine concernant les âmes du Purgatoire.

Fête des Mages ou Épiphanie du Seigneur (6 janvier) : le jour où Jésus-Christ se fait connaître aux mages venus de l'Orient. C'est l'adoration de ces mages qui constitue, en Occident, l'objet principal de cette fête. La liturgie de l'Église latine, là où ce jour n'est pas férié, reporte la célébration de cette fête au dimanche le plus proche, afin que le plus grand nombre des fidèles puissent la commémorer dignement. Les 6 rois mages sont Balthazar, Gaspard, Melchior, Théophanie, Tiphaine & Raphaël.

Fête-Dieu ou Fête du Saint-Sacrement ou Corpus Christi (60 jours après Pâques) : les origines de la Fête du Corps et du sang du Christ, célébrée le jeudi après le dimanche de la Sainte-Trinité (en France, le dimanche suivant, en vertu d'un indult papal), remontent selon certains historiens au XII° siècle. L'élévation manifeste le désir de contempler l'hostie, mais l'impulsion décisive est donnée par sainte Julienne de Cornillon et la bienheureuse Ève de Liège ; son nom officiel actuel est “Solennité du corps et du sang du Christ” pour commémorer l'institution du sacrement de l'Eucharistie.

Immaculée Conception (8 décembre) : depuis toujours, les Églises d'Orient fêtent la pureté originelle de Marie, en une fête de "la Conception de la sainte Mère de Dieu" le 9 décembre ou, plus exactement, la fête de la conception de Marie dans le sein de sainte Anne. Les Latins l'adoptent progressivement à partir du X° siècle, mais saint Bernard, saint Bonaventure, comme saint Thomas d'Aquin, se refusent encore à admettre cette "Immaculée Conception". Saint Jean Dun Scot est le premier à la faire triompher et à y faire se rallier la Sorbonne de Paris. Les Papes interviennent maintes fois au cours des siècles pour imposer silence à cette querelle jusqu'au jour où Pie IX la définit comme un dogme de foi, en 1854.

La Transfiguration de Notre-Seigneur : elle commémore l'épisode évangélique selon lequel "Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean. Il les emmène sur une haute montagne. Jésus est transfiguré devant eux : ses vêtements deviennent resplendissants. Du ciel, une voix se fait entendre : Celui-ci est mon fils bien-aimé. Écoutez-le !". Cette commémoration a été introduite au Moyen-âge en occident par le pape Calixte III en souvenir de la victoire chrétienne sur les Turcs à Belgrade le 22 juillet 1456.

L'Avent (du latin adventus : venue, arrivée du Messie) : c'est la période qui couvre les 4 semaines précédant Noël, selon la tradition de l'Église latine. Depuis le pape Grégoire I° (Grégoire le Grand), l'Avent représente pour les catholiques la période où l'on se prépare à la venue du Christ, à sa naissance, ce pape ayant instauré ce temps liturgique par analogie au Quadragésime du Carême ; dans certaines traditions d'ailleurs, on nomme l'Avent "Quadragésime de Saint Martin" ou le "Petit Carême".

Le saint Nom de Marie (12 septembre) : le Seigneur Dieu l’a bénie entre toutes les femmes et a exalté si haut son nom que sa louange ne s’effacera jamais de la bouche des fidèles. Célébrée à partir de 1513 en Espagne, cette fête est étendue à l'Église universelle en 1684 en reconnaissance de la victoire de Vienne contre les Turcs.

Mardi Gras : période festive chrétienne qui marque, en apothéose, la fin de la "semaine des 7 jours gras" autrefois "jours charnels" ; la baisse des pratiques religieuses d'abstinence durant le Carême a rendu les festivités des jours gras bien moins intenses.

Mercredi des Cendres : jour de pénitence, 1° jour du carême, au lendemain du Mardi gras ; fête mobile de pénitence qui se résume en 3 actions : la prière, l'aumône et le jeûne, afin de se préparer à la fête de Pâques, résurrection du Christ. C'est le rappel des 40 jours de jeûne du Christ dans le désert pour se préparer à sa mission, celle de sa mort et de sa résurrection. Les fidèles se rendent à l'église pour assister à la messe, où le prêtre, après la proclamation de l'Évangile et l'homélie, leur trace une croix sur le front avec de la cendre, en prononçant ce verset de la Genèse (3, 19) : "Memento, homo, quod pulvis es, et in pulverem reverteris" (Homme, souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière). Ces cendres sont obtenues en brûlant les rameaux bénis le dimanche des rameaux de l’année précédente, les cendres étant elles-mêmes bénies solennellement avant la messe.

Mi-carême : elle se célèbre au milieu de la période dite du Carême, une période de quarante jours de privations qui précède la Semaine Sainte dans le calendrier chrétien et constitue une pause dans l'observance austère des journées menant au dimanche de Pâques. Elle est fêtée par définition "le jeudi de la troisième semaine entière des quarante jours de pénitence", les dimanches ne faisant pas partie du carême de pénitence. Le Carnaval de Paris avait lieu durant cette période avec sa "Fête des blanchisseuses" et sa "Promenade du Bœuf Gras".

Nativité de la Vierge Marie (8 septembre) : les évangélistes ne disent pas où est née Marie ; elle était parente d'Élisabeth qui habitait en Judée et il n'est donc pas impossible qu'elle soit elle-même originaire de Jérusalem comme le veut une antique tradition, dont on trouve trace dans l'évangile apocryphe de Jacques, qui parle des parents de la Vierge, Joachim et Anne ; il existait à l’époque, à Jérusalem, une maison appelée "la Maison d'Anne" près de laquelle fut érigée une église qui lui fut dédicacée un 8 septembre et dont l'anniversaire fut commémoré chaque année ; cette fête s'étendit à Constantinople au V° siècle puis en Occident ; plus tard, on lui adjoignit la fête de sa conception, 9 mois auparavant, le 8 décembre. La Nativité de Marie est une des grandes fêtes de l'année liturgique byzantine car elle inaugure l'économie du salut et l'inscription du Verbe de Dieu dans l'histoire des hommes.

Noël ou La Nativité du Christ (25 décembre) : (1° siècle) Noël chrétien, fête de la naissance à Bethléem de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, Fils de Dieu, conçu selon la chair par l'action de l'Esprit-Saint, dans le sein de la toujours Vierge Marie. "Emmanuel", "Dieu avec nous", tel est le nom prophétique qu'avait reçu Jésus de la part d'Isaïe.

Notre-Dame de Lourdes (11 février) : la Vierge Marie apparaît 18 fois à Bernadette Soubirous, entre le 11 février et le 16 juillet 1858, à la grotte de Massabielle, près de Lourdes. Elle demande à Bernadette de devenir sa messagère et de travailler, à sa manière, à la conversion des pécheurs. Elle lui demande d'établir un lieu de prière et de pèlerinage. Elle lui confirme le dogme proclamé 3 ans plus tôt par le Pape Pie IX : "Je suis l'Immaculée Conception". Bernadette est une humble servante qui s'efface dès que l'Église accepte le message de la Vierge Marie. Chaque année, plusieurs millions de visiteurs, de pèlerins et de malades, viennent du monde entier prier Notre-Dame de Lourdes afin d'obtenir la grâce de la conversion et le soulagement de leurs épreuves.

Notre Dame du Carmel (16 juillet) : c'est l'un des noms donnés à la Vierge Marie ; sa dénomination procède du Mont Carmel, en Israël (nom qui dérive du Karmel ou Al-Karem, le jardin). Il existe encore aujourd'hui des ordres religieux des "carmélites" masculins et féminins, dédiés à cette figure mariale.

Présentation de Jésus au Temple (2 février) : rencontre du Seigneur Jésus avec le vieillard Syméon ; célébrée dès le IV° siècle à Jérusalem, cette fête eut d'abord pour objet la rencontre du Seigneur Jésus avec le vieillard Syméon ; en proclamant que cet enfant était la lumière du monde et serait un signe de contradiction, le vieillard achevait de manifester que Jésus était le Messie, Sauveur du monde. Au VII° siècle, cette fête commence à être célébrée à Rome et s'accompagne d'une procession de pénitence qui, dès l'aurore, se faisait à la lumière des cierges, pour témoigner que, dans la nuit du monde, Jésus est cette lumière tant attendue. La bénédiction des cierges ne date que du X° siècle. En Gaule, la fête devient mariale, reprenant la Purification exigée des jeunes mères juives qui se faisait 40 jours après la naissance, d'où la date de la fête qui se rattache encore au mystère de Noël. Cette fête est nommée ordinairement de 3 manières, la Purification, Hypapante (Présentation ou rencontre), & la Chandeleur.

Présentation de la Vierge Marie (21 novembre) : cet épisode de la vie de la Vierge Marie ne se trouve pas dans les 4 évangiles, mais dans un livre apocryphe, le "protévangile de Jacques". La piété populaire et la spiritualité mariale en sont marquées, car elles soulignent bien la disponibilité de la Vierge Marie, à l'égard de la volonté divine. Tant en Orient qu'en Occident, cette fête connaît un grand succès. Marie est bien prédestinée à devenir le Temple vivant de la divinité. La scène est toute simple, selon cet évangile apocryphe, Anne et Joachim veulent remercier Dieu de la naissance de cette enfant. Ils la lui consacrent. Lorsqu'elle a 3 ans, Marie est conduite au Temple, un prêtre l'accueille par des paroles qui ressemblent au Magnificat et l'enfant s'assied sur les marches de l'autel : "Tout le peuple d'Israël l'aima". Cette fête est attestée dès le VI° siècle.

Sacré-Cœur (3° semaine après Pentecôte) : c'est en 1673 que le Christ apparaît pour la première fois à Marguerite Marie Alacoque pour déplorer l'indifférence des hommes à son égard. Il lui confie la mission de répandre la dévotion à l'égard de son cœur qui a tant aimé les hommes. Avant même les révélations à Marguerite Marie, Saint Jean Eudes s'est fait l'initiateur d'un culte liturgique des cœurs de Jésus et de Marie. L'impulsion nouvelle que Marguerite Marie va donner à ce culte contribue à neutraliser l'influence desséchante du jansénisme. C'est le point de départ d'un renouveau spirituel pour toute l’Église. Pendant des années, Marguerite Marie ne rencontre que réprobations de la part des religieuses qui la prennent pour une exaltée. Mais, peu à peu, son ardente spiritualité, inspirée par l'amour du Christ, finit par gagner toute la communauté puis ce culte liturgique se répand progressivement à toute l'Église. C'est le 16 juin1875 que le pape Pie IX consacre la catholicité tout entière au Sacré-Cœur, événement célébré dans toutes les églises et marqué, en outre, par la bénédiction de la première pierre de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. La fête du Sacré-Cœur est fixée le vendredi de la 3° semaine après la Pentecôte.

Sainte Famille (dimanche après Noël ou le 30 décembre si Noël est un dimanche) : la sainte Famille, c’est Jésus, Marie et Joseph, le modèle de la vie familiale pour les chrétiens. Cette fête, qui ne s'étend à l'Église universelle qu'en 1921, est tributaire du culte relativement récent (XV° siècle) rendu à saint Joseph ; à partir de la vénération envers les saints parents du Christ, aux XVI° et XVII° siècles une prise de conscience s’est opérée au sujet de la fonction sociale des familles chrétiennes et de l'œuvre de sanctification qui s'opérait par elles. Rattachée en 1969 à l'octave de Noël, cette fête est pourvue de 3 séries de lectures, dont les évangiles se réfèrent à la Fuite en Égypte (année A), à la Présentation au Temple (année B) et au Recouvrement de Jésus dans le Temple par Marie et Joseph (année C).

Sainte Marie, Mère de Dieu (1° janvier) : 8 jours après la Nativité du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, est célébrée sa Mère ; le concile d'Ephèse, en 431, la proclame la Theotokos, la Mère de Dieu, puisque son fils est Dieu.

Solennité du Christ Roi de l'Univers (20 novembre) : la fête du Christ Roi de l’univers vient nous dire que toute la création est transformée dans le Christ ; tout l’univers est renouvelé dans la mort, la résurrection et la montée aux cieux du Christ.

Toussaint (1° novembre) : Fête de tous les saints "Toi seul es saint" "Toi qui es la source de toute sainteté". La multitude des baptisés de toutes races, de toutes langues, de toutes nations, qui sont fils adoptifs par la grâce divine et participent de la vie trinitaire, cette multitude est anonyme aux yeux des hommes ; Dieu seul la connaît, lui qui les a appelés. Elle déborde les calendriers de toutes les Églises. Dès le IVe siècle, l'Église syrienne consacre un jour à fêter tous les martyrs dont le nombre est devenu si grand qu'il rend impossible toute commémoration individuelle. 3 siècles plus tard, dans son effort pour christianiser les traditions païennes, le pape Boniface IV transforme un temple romain dédié à tous les Dieux, le Panthéon, en une église consacrée à tous les saints. Cette coutume se répand en Occident, mais chaque Église locale les fête à des dates différentes, jusqu'en 835, où elle est fixée au 1° novembre. Dans l'Église byzantine, c'est le dimanche après la Pentecôte qui est consacré à la fête de tous les saints.

Transfiguration du Seigneur (6 août) : fête très ancienne dans l'Orient chrétien, très tôt fixée en plein été, qui devient au X° siècle, par décision de l'empereur, fête chômée dans tout l'empire byzantin. En Occident, elle devient une fête universelle après la victoire qui stoppa l'avance turque en 1456. Avec le Baptême du Christ, c'est une fête de théophanie, c'est-à-dire de manifestation du Christ comme Fils de Dieu. Elle célèbre le jour où, avant de commencer sa montée vers sa Passion, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène sur une montagne, le mont Thabor, selon la tradition. Là, il est transfiguré devant eux et reçoit du Père ce témoignage : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé". Au jardin des Oliviers, au soir de son arrestation, ce sont les mêmes Pierre, Jacques et Jean que Jésus prendra avec lui ; ce n'est pas une coïncidence. Ceux qui allaient le voir défiguré (il n'avait plus figure humaine, avait annoncé le prophète Isaïe) sont eux qui, auparavant, l'avaient vu transfiguré ; ainsi, "le Jésus Fils de Dieu est le même que le Jésus crucifié".

Visitation de la Vierge Marie (31 mai) : La Mère de Dieu ne peut contenir la joie de l'annonce qui lui a été faite. Elle ne peut pas encore la partager avec Joseph qui, pour le moment, ne peut la comprendre. Elle va rejoindre sa cousine Elisabeth, enceinte comme elle. Et Jean-Baptiste partage cette allégresse en tressaillant dans le sein de sa mère. La fête de la Visitation commémore la sainte Rencontre de 2 enfants à naître et le Magnificat de Marie qui jaillit de son exultation.



19/02/2017